Photos de la cérémonie du 8 mai (2016)

La Municipalité de Bielle a célébré le 71ème anniversaire de la victoire des forces démocratiques mondiales sur la barbarie nazie en Europe.

  • 9h : Allocution du Président de la section UNC de Gan, pour souhaiter la bienvenue aux participants.
  • 9h10 : Discours du 2nd Adjoint au Maire, le premier magistrat étant empêché ce jour là.
  • 9h 20 : Lecture du texte de Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’Etat aux Anciens combattants.
  • 9h30 : Dépôt de Gerbe par le 1er Adjoint au Maire., suivi d’une minute de silence et de La Marseillaise.
  • 9h 45 : Remerciements aux Porte-drapeaux.
    Fin de la cérémonie, et vin d’honneur à la Mairie.

Discours du 2nd adjoint (O.R.)

Messieurs les représentants des Associations d’Anciens Combattants (UNC GAN)
Messieurs les Porte-Drapeaux
Mesdames et Messieurs les élus
Mesdames, messieurs ;

Depuis 71 ans, l’Europe vit en paix. Aujourd’hui, la 4ème génération à n’avoir pas connu la guerre voit le jour, avec ses problèmes certes, mais dans un confort matériel et une sécurité que bien des populations sur la planète nous envient (cf. le nombre de migrants…).
Notre actuel niveau de vie, nous l’avons payé très cher : deux guerres mondiales, dont la seconde qui a atteint le summum de l’horreur et de l’indicible, avec le palmarès absolu à ce jour de près de 70 millions de morts, dont 45 millions de civils…

Seconde guerre mondiale, déclenchée (comme la première !) au cœur même de l’Europe, qui deux siècles auparavant illuminait le monde par ses valeurs de tolérance et de liberté ( les Lumières en France, l’Enlightment en Angleterre, l’Aufklarung au pays de Goethe.) ; un humanisme planétaire proposé par les philosophes européens…
Il appartient aux historiens et aux sociologues de faire connaître le pourquoi et le comment de l’émergence du nazisme. De temps à autre, il arrive que la TV accomplisse son devoir d’éducation, et l’on peut actuellement apprécier quelques documentaires concernant le IIIème Reich, son fonctionnement et sa fin.
Cette fin, qui a découvert au monde l’horreur des camps, le supplice d’hommes, de femmes et d’enfants non combattants, victimes d’une idéologie fondée sur la haine, la xénophobie, le rejet de toute différence, qui par l’efficacité d’une propagande démoniaque, parvint à envoûter presque toute une nation. Chasse systématique aux boucs-émissaires, de laquelle nous ferions bien de nous méfier encore aujourd’hui…

Mais si nos pensées doivent aller vers les millions d’innocents massacrés, il nous faut saluer les artisans de la victoire : victoire des forces démocratiques sur la dictature et la barbarie ; celle de nos soldats des FFL, celle des soldats alliés qui sacrifièrent leurs vies sur les plages de Normandie et sur l’ensemble de notre territoire pour nous libérer.
Hommage également aux combattants de « l’Armée des ombres », hommes et femmes non-ordinaires, qui n’hésitèrent pas à risquer leur vie, et dont beaucoup moururent sous la torture et dans les camps. Honneur, avec retenue et humilité, au maquis du Bénou et aux passeurs ossalois qui sauvèrent des centaines de vies.
Le contexte international ne nous incite guère à un optimisme béat…Le 8 mai 1945 n’a pas mis fin, loin de là hélas, à la barbarie dans le monde). L’Homme a-t-il tiré des leçons du passé ?
Pourtant dès la fin de la guerre, des hommes comme Churchill, de Gaulle, Schuman, Monnet, Adenauer…oeuvrèrent pour construire des institutions communes, choisirent de privilégier le dialogue et la raison contre la brutalité.

Pensons-y demain 9 mai, jour de la célébration de l’Europe. Europe bien imparfaite, où manque une volonté et une institution politique commune, où manque une solidarité qui ne soit pas que celle des banquiers, où manque sans doute une armée commune, capable de dissuader les nostalgiques de l’Union Soviétique d’envahir impunément leurs voisins…
Pour ne pas conclure, je convoquerai le « Capitaine Alexandre », alias René Char.
Pensée symbolique, écrite en 1942 au milieu des combats dans les maquis de Provence : « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ». Nous sommes donc libres de faire ce que nous voudrons de l’héritage laissé par les combattants et les résistants de tous les pays qui se sont levés face aux fascismes.
Par nos choix, rendons-nous dignes de leurs luttes et de leurs sacrifices, et pensons à nos soldats qui aujourd’hui encore se battent hors de leur patrie et meurent pour la liberté et davantage de justice.

Jean-Paul Moreau.

Quelques photographies de la cérémonie :